La communaute des femmes et des enfants, proposition piatonioienne et critique aristotelicienne
Abstract
La communaute des femmes et des enfants que Platan propose au livre V de la Republique et la critique qu'Arlstote en fait
au livre II des Politiques se situent a la frontiere de I'ethlque et de la politique. Le caractere realiste et pragmatique de la criti
que adressee a la cite platonlcienne, quo! qu'il en solt de la question de I'utopie, s'appuie sur des arguments logiques et se
double d'un aspect social et politique. Mais c'est avant tout la volonte de trap unifier la cite qui est reprochee a Socrate, pour
qui la communaute des femmes et des enfants chez les gardiens est <<la cause du plus grand bien pour la cite». Les con
cepts fondamentaux de rethlque jouent pour Arlstote un grand role en politique; c'est en particulier au nom de I'amitie aristoteli
cienne que sont denoncees les relations anonymes et la dilution de ia philia engendrees par la communaute platonlcienne. Les
vertus de temperance et de liberalite ne peuvent s'exercer dans I'amitie que si i'on renonce a une telle communaute, a savoir
aussi celle des biens. Mais la critique d'Aristote demeure silencleuse sur la question de la liberte sexuelle impliquee par la
communaute des femmes. Avec ou sans une telle communaute, les femmes restent considerees comme les simples organes de
la reproduction. La proposition de repas en commun reserves aux femmes dans les Lois ouvre un autre champ d'Investigation
sur la place des femmes dans la pensee politique de Platon.